Grippe aviaire : « situation préoccupante » pour l’OMS

Grippe aviaire – le Covars appelle à la vaccination des volailles et renforcer la prévention face à la persistance du virus H5N1

Tour Eiffel Monument parisien

La persistance inédite du virus de la grippe aviaire H5N1 dans la faune française inquiète les experts du Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (Covars). Ils recommandent la vaccination des volailles « dès que possible » ainsi que le renforcement de la surveillance et de la prévention pour éviter la multiplication des foyers de contamination et une possible transmission à l’homme. Le virus a déjà engendré d’importantes pertes économiques, notamment en France avec plus d’un milliard d’euros de pertes en 2022.

La persistance et la propagation du virus H5N1 de la grippe aviaire dans les oiseaux sauvages et les élevages français sont des points d’alerte pour les experts du Covars, qui estiment que le risque pour la santé humaine est accru. La situation a été jugée « préoccupante » par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en février après la mort d’un enfant infecté par le virus H5N1 au Cambodge.

 Recommandations du Covars pour contrer la grippe aviaire

Le Covars estime qu’il est nécessaire de renforcer les dispositifs de veille et de prévention face à cette menace sanitaire et appelle à :

* Adapter les mesures de prévention et gestion des élevages, en recherchant des alternatives à l’abattage préventif et en améliorant les conditions d’euthanasie des animaux d’élevage.
* Etendre et renforcer les moyens humains et financiers de la surveillance animale et humaine sur l’ensemble du territoire national.
* Intensifier la surveillance des espèces sauvages par l’OFB (Office français de la biodiversité) via l’analyse de l’ADN environnemental adaptée aux conditions épidémiologiques et la surveillance participative.
* Vacciner les volailles en employant la stratégie DIVA1, accompagnée d’une communication ciblée, en complément des mesures de biosécurité.
* Constituer des stocks d’antiviraux efficaces et adaptés aux situations d’urgence de la grippe aviaire.
* Etendre la recommandation de vaccination contre la grippe saisonnière aux personnes exposées et en contact avec des oiseaux potentiellement porteurs du virus.
* Améliorer la collaboration entre les secteurs médicaux, vétérinaires et avicoles et faciliter la coopération entre médecine vétérinaire et humaine autour des volailles infectées.
* Créer une cellule de crise multidisciplinaire rapidement mobilisable dédiée à la filière avicole.

Le financement de la recherche sur les thèmes de la santé animale et humaine est également préconisé pour mieux protéger les espèces animales et éviter les risques de pandémie.

 

Projet grand paris vu d'ensemble Carte schématique

Vaccination étendue et surveillance accrue

La campagne de vaccination des volailles devrait débuter en octobre, comme annoncé par le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau. Le Covars conseille par ailleurs de vacciner les éleveurs et les personnes en contact avec des oiseaux contre la grippe saisonnière, afin de limiter le risque de recombinaison entre les virus aviaires et humains. La surveillance des animaux devrait être intensifiée et étendue à d’autres espèces pouvant jouer le rôle de vecteur viral, notamment les porcs d’élevage. Les espèces sauvages doivent également être surveillées de manière plus approfondie.

 Coopération entre médecine vétérinaire et humaine

Il est essentiel d’améliorer la collaboration entre les médecins vétérinaires et les professionnels de la santé humaine afin de lutter efficacement contre la grippe aviaire. Le Covars appelle à faciliter la coopération entre ces deux professions dans le suivi des volailles infectées et à renforcer la coordination locale et nationale en créant une cellule de crise multidisciplinaire, rapidement mobilisable et dédiée à la filière avicole.

 Investir dans la recherche

Le Covars souligne l’importance de financer davantage de recherche sur les thèmes de la santé animale et humaine, afin de mieux protéger les espèces animales et humaines tout en limitant les risques de pandémie. Les efforts conjoints des agences sanitaires et des acteurs du domaine doivent être soutenus et développés pour faire face à cette menace persistante.

 Notre avis

Nous saluons les recommandations du Covars pour lutter contre le virus H5N1 de la grippe aviaire. La persistance du virus et son impact sur la santé publique et l’économie exigent des actions urgentes et coordonnées. La vaccination généralisée des volailles, ainsi que la surveillance et la prévention accrues, sont des mesures pertinentes pour réduire la propagation du virus et protéger l’ensemble de la population.

De même, la coopération entre les professionnels de la santé humaine et vétérinaire est essentielle pour mieux comprendre et combattre la grippe aviaire. L’investissement dans la recherche et le développement sur les thèmes de la santé animale et humaine contribuera également à renforcer notre arsenal contre de futures menaces sanitaires. Nous encourageons tous les acteurs concernés, y compris les gouvernements, les organismes de santé et les professionnels du secteur, à soutenir et mettre en œuvre ces recommandations pour le bien-être de tous.

🔑 À retenir sur la grippe aviaire et les recommandations du Covars

🐔 Vaccination étendue des volailles et des personnes en contact avec des oiseaux
🔍 Surveillance accrue des animaux, y compris les porcs d’élevage et les espèces sauvages
🤝 Coopération renforcée entre médecine vétérinaire et humaine
🚨 Création d’une cellule de crise multidisciplinaire dédiée à la filière avicole
💡 Investissement dans la recherche et le développement en santé animale et humaine

 Conclusion

La grippe aviaire représente une menace sérieuse pour la santé publique, l’économie et le bien-être des animaux. Il est crucial de prendre des mesures décisives et coordonnées pour lutter contre la propagation du virus H5N1 et protéger l’ensemble de la population. Les recommandations du Covars tracent la voie à suivre pour la prévention, la surveillance et la coopération interprofessionnelle, afin de limiter les risques liés à cette menace sanitaire complexe